République démocratique du Congo : les besoins humanitaires persistent dans l’est du pays

GENEVE, Suisse, 2 décembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Après la fin des combats entre les forces armées congolaises et le groupe armé M23 dans le territoire de Rutshuru, les déplacés rentrent chez eux. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (RDC) poursuivent leurs activités humanitaires également dans d’autres régions de l’est du pays.

« Les récents événements qui se sont produits dans le territoire de Rutshuru ne doivent pas faire oublier que la situation humanitaire et sécuritaire est précaire aussi dans d’autres territoires de l’est du pays. La population doit y faire face à de sérieux problèmes liés aux violences, ainsi qu’au manque d’accès aux soins, à l’eau et à la nourriture », déclare Alessandra Ménegon, cheffe de la délégation du CICR en RDC.

Dans le Rutshuru, depuis la fin des combats, des groupes de déplacés rentrent dans leurs villages d’origine. Plusieurs centaines de membres du M23 se sont rendus ou ont été capturés. « Nous visitons des ex-combattants et des civils, arrêtés en lien avec les récents affrontements, et les lieux où ces personnes sont regroupées ou détenues », explique Rachel Bernhard, responsable du CICR à Goma.

Les visites du CICR ont pour but d’évaluer les conditions de vie de ces personnes privées de liberté et de s’assurer qu’elles sont traitées avec dignité et humanité, conformément aux normes et règles applicables.

Les restes explosifs de guerre constituent un danger pour la population

« Les habitants essaient de reprendre le cours normal de leur vie et vont travailler dans les champs, mais les risques posés par les restes explosifs demeurent importants », précise Mme Bernhard. Pour aider à prévenir les accidents dus aux engins explosifs, la Croix-Rouge de la RDC et le CICR diffusent des spots de mise en garde sur des radios communautaires.

L’amélioration des conditions de sécurité a aussi permis à près de quarante enfants séparés de leurs parents, hébergés dans des centres d’accueil à Goma, d’être réunifiés à la mi-novembre avec leurs familles. « Ma petite fille rentre aujourd’hui à la maison, je craignais tellement de ne plus jamais la revoir », confie Augustine, la grand-mère d’un des enfants réunifiés. Depuis le début octobre, 125 enfants ont ainsi retrouvé leur famille grâce aux efforts conjoints du CICR et de la Croix-Rouge de la RDC.

Amélioration des structures sanitaires au Sud-Kivu

Dans d’autres territoires des provinces de l’est du pays, les affrontements impliquant de nombreux groupes armés entraînent des souffrances importantes pour les civils. Afin d’aider les populations de la province du Sud-Kivu, une équipe chirurgicale du CICR a opéré 31 blessés de guerre à l’hôpital provincial de référence de Bukavu depuis le début octobre.

« Nous améliorons l’infrastructure de cet hôpital en réalisant à la fois des travaux de peinture, d’électrification et de pose de moustiquaires, et construisons un nouveau centre de santé à Ramba dans le territoire de Kalehe », explique Catherine de Patoul, responsable des programmes médicaux dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Un bloc gynécologique est en cours d’aménagement à l’hôpital de Walungu. Des médicaments sont distribués et des formations sont dispensées dans quatre hôpitaux ruraux et trois centres de santé. Par ailleurs, le soutien à quarante maisons d’écoute se poursuit dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, centres qui accueillent des victimes de violences sexuelles et d’autres traumatismes liés à la violence.

En raison des violents affrontements qui ont eu lieu entre groupes armés ces dernières semaines, des articles de première nécessité (ustensiles de cuisine, bâches, couvertures, nattes et paniers) ont été distribués à quelque 35 000 personnes déplacées du sud du Masisi, et qui se trouvent actuellement sur les hauts-plateaux de Kalehe et de Ziralo (Sud-Kivu).

Au centre-nord de la province du Katanga, une distribution d’articles essentiels a été ralentie en raison de l’insécurité. Cependant 1 900 personnes actuellement déplacées dans les villages de Paza et Kalwala, (territoire de Manono) ont reçu en novembre des bâches, des nattes, des couvertures, des ustensiles de cuisine, des seaux, des savons, des houes, des bidons en plastique et des produits d’hygiène.

En RDC, depuis le début octobre, le CICR a également poursuivi :

• ses visites aux personnes détenues pour des raisons liées aux conflits dans des lieux de détention civils ou militaires, et distribué des vivres dans cinq prisons du pays ainsi que des médicaments à 19 dispensaires de prison ;

• ses travaux d’amélioration du réseau de distribution d’eau de la ville de Goma, en particulier grâce à deux nouvelles stations de pompage. Une fois tous les travaux achevés, 500 000 habitants de la ville auront accès à l’eau potable ;

• ses programmes de captage et d’adduction d’eau potable pour plus de 85 000 bénéficiaires dans les zones rurales des territoires de Walikale, Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu ;

• ses projets piscicoles dans le Nord et le Sud-Kivu pour quelque 4 000 personnes, et ses projets agronomiques consistant en des distributions de boutures de manioc saines, de soja, de maïs et de haricots afin de promouvoir la relance économique auprès des personnes de retour chez elles ou déplacées par les conflits ;

• et réuni, conjointement avec la Croix-Rouge de la RDC, 125 enfants dans les provinces de l’Équateur, des deux Kasaï, du Katanga, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et dans la Province Orientale.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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