Egypte / Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole – 27 novembre 2013

PARIS, France, 28 novembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Quai d’Orsay – Déclarations du porte-parole – 27 novembre 2013

Nous sommes très heureux d’accueillir ici une délégation de journalistes égyptiens. Vous appartenez à un pays très important pour nous, qui connaît une transition politique historique. La liberté de la presse est très importante. Nous la défendons partout et nous la défendons aussi en Egypte.

Q – Quelle est la position de la France sur les événements en Egypte ?

R – Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères ont eu l’occasion à plusieurs reprises de s’exprimer sur la situation en Egypte. Il y a eu une révolution courageuse conduite par le peuple égyptien.

Q – Quelle révolution ? Celle de janvier ?

R – Pour nous, la révolution est un bloc, un tout, un ensemble. Je ne vais pas la décliner chronologiquement. C’est un mouvement engagé par le peuple égyptien depuis déjà de longs mois pour conquérir ses libertés, pour obtenir un espace démocratique fondé sur le respect des communautés qui composent la nation égyptienne, pour disposer de libertés et de droits fondamentaux. Pour nous, ce mouvement est extraordinairement positif. Nous l’avons soutenu, nous l’accompagnons toujours aujourd’hui – pas simplement à titre bilatéral mais aussi dans le cadre de l’Union européenne.

Nous serons toujours intransigeants sur le respect des libertés et des droits fondamentaux qui sont au cœur de toute démocratie : le respect des communautés, les droits des femmes, ainsi que les libertés de croyance, de conscience, de communication et des médias.

Q –Etait-ce un coup d’Etat ou une révolution le 30 juin ?

R – Nous avons constaté qu’il y avait une volonté massive qui s’est exprimée chez les Egyptiens. Cela a abouti à de nouvelles évolutions politiques. Ce qui est important aujourd’hui, c’est que les Egyptiens aient la possibilité de s’exprimer le plus rapidement possible dans les urnes et de se prononcer sur leur avenir..

R – Aidez-vous économiquement l’Egypte ?

R – Nous le faisons à titre bilatéral dans le cadre de nos programmes de coopération avec l’Egypte. Nous le faisons aussi dans le cadre européen, où la coopération avec l’Egypte est examinée très régulièrement dans le cadre du conseil Affaires étrangères. Nous veillons bien à préserver ces programmes de coopération : il est très important aujourd’hui de ne pas fragiliser ces programmes et d’être aux côtés du peuple égyptien.

R – Comment percevez-vous les frères musulmans et le terrorisme que les autorités égyptiennes tentent de combattre ?

R – Il ne nous appartient pas de nous prononcer sur les familles politiques qui existent aujourd’hui en Egypte. Nous n’avons pas à exprimer une préférence ou à porter un jugement. C’est sur le respect des droits fondamentaux que nous sommes vigilants. Il revient aux Egyptiens de construire leur modèle démocratique.

R – Comment percevez-vous la menace terroriste en Egypte ?

R – Le terrorisme doit être combattu partout et c’est aussi un sujet sur lequel la France coopère avec l’Égypte. Le ministre des Affaires étrangères lui-même a rappelé le 20 novembre, après l’attentat perpétré dans le Sinaï, notre condamnation du terrorisme et l’importance de notre coopération avec l’Égypte.

Q –En quoi consiste cette coopération ? Prévoyez-vous d’organiser une conférence internationale de lutte contre le terrorisme?

R – Notre coopération prévoit des échanges d’information, des actions de formation et des contacts permanents. C’est une coopération bilatérale très active et dynamique.

Sur la nécessité de la mobilisation internationale, nous en sommes convaincus : le terrorisme est une menace globale. C’est pour cela qu’au Sahel, par exemple, nous soutenons la coopération régionale face à la montée croissante des groupes terroristes. M. Laurent Fabius a participé le 14 novembre à Rabat à une conférence régionale sur la sécurité des frontières, qui avait pour objet la sécurité au Sahel et notamment aux frontières de la Libye. Le ministre y a souligné que seule une coopération régionale des Etats sahéliens permettrait vraiment de réduire la menace terroriste dans la région.

Q – Etablissez-vous une relation entre les frères musulmans et le terrorisme en Égypte?

R – Il ne m’appartient pas d’établir un lien entre tel ou tel acteur politique égyptien et le terrorisme.

Q – Que pensez-vous de la loi égyptienne sur les manifestations ?

R – Nous allons examiner cette loi avec nos partenaires européens. Les libertés fondamentales doivent être respectées et toute législation doit tenir compte du désir exprimé par les Égyptiens de voir respectés les droits fondamentaux, même si nous comprenons la nécessité du maintien de l’ordre public. Des engagements ont été pris par les autorités égyptiennes quant au respect des conventions internationales dans le domaine des droits de l’Homme.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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