Renforcer la résilience au Sahel par une gestion rationnelle de l’eau / Un potentiel agricole à exploiter, qui demande attention et investissements

ROME, Italie, 1er novembre 2013/African Press Organization (APO)/ — La gestion rationnelle de l’eau est la clé de la résilience au Sahel. Elle permettrait de désamorcer l’engrenage des crises de sécurité alimentaire liées aux conditions météorologiques qui ont affligé la région et les communautés rurales ces dernières années, a souligné aujourd’hui le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, à une réunion de haut niveau sur la résilience dans le Sahel axée sur l’irrigation et la gestion de l’eau, à laquelle participent des représentants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad.

Face aux enjeux récurrents des sécheresses et des inondations qui pèsent sur les moyens d’existence des agriculteurs et des éleveurs, « l’eau représente souvent un problème dans le Sahel, qu’il y en ait trop ou pas assez. Et ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables qui sont le plus touchés », a-t-il fait remarquer.

Une région au potentiel inexploité

Compte tenu de ses conditions agro-climatiques et environnementales souvent difficiles, le Sahel est une des régions les plus vulnérables au monde.

L’agriculture y est pourtant l’activité économique la plus importante. Les économies locales et les moyens d’existence des pays du Sahel sont tributaires des sols, de l’eau et de la végétation. Cependant, l’état de ces ressources se détériore continuellement du fait de l’expansion des établissements humains, de l’érosion et de la demande de nourriture, de fourrage, de combustible et d’eau.

Il n’en reste pas moins que l’agriculture de la région – mise sur la voie de la résilience – détient un grand potentiel, a soutenu M. Graziano da Silva.

Si le Sahel est caractérisé par des précipitations annuelles faibles et erratiques, avec de brèves saisons de pluies irrégulières, ses ressources hydriques renouvelables placent les disponibilités de la région au-dessus de la limite de pénurie d’eau fixée à 1 000 m3 par an et par habitant. D’ailleurs, à l’exception du Burkina Faso, le Sahel ne souffre pas de pénurie d’eau absolue globale.

« Une fois mobilisé comme il se doit, le potentiel agricole de la région pourrait facilement dépasser le stade des ventes locales et servir les marchés régionaux et même internationaux », a précisé le Directeur général de la FAO.

Cependant, ce potentiel ne pourra être libéré que par une gestion plus efficace, durable et intégrée des ressources en eau pour la productivité agricole et le développement rural.

La marche à suivre

M. Graziano da Silva a invité les gouvernements, les partenaires de développement, les universités, la société civile et le secteur privé participant au forum de Dakar à faire preuve de créativité et de rigueur dans leur quête de solutions.

« Nous disposons des outils nécessaires pour transformer les populations vulnérables du Sahel en communautés beaucoup plus fortes et résilientes, et nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre la prochaine sécheresse ou inondation », a-t-il affirmé.

Les investissements dans les petites installations de collecte et de stockage de l’eau ont un impact formidable sur les familles rurales. Des systèmes d’irrigation flexibles offrant aux agriculteurs une meilleure maîtrise de l’eau peuvent améliorer considérablement leurs revenus.

Parallèlement, il faut intensifier les investissements dans les systèmes d’irrigation à moyenne et grande échelle en misant sur des partenariats efficaces entre les secteurs public et privé, selon le Directeur général.

L’événement de Dakar fait partie de deux réunions consécutives de haut niveau sur le renforcement de la résilience rurale au Sahel, organisées par la Banque mondiale, le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et les gouvernements de Mauritanie et du Sénégal, avec la participation de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

La première réunion, ciblée sur les besoins des communautés pastorales du Sahel, s’est déroulée à Nouakchott (Mauritanie), le 29 octobre.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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