Élections législatives en Guinée : les ONG appellent à la tenue d’un scrutin apaisé, transparent et régulier

PARIS, France, 27 septembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Samedi 28 septembre, pour la première fois depuis 2002, les électeurs guinéens sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants au parlement. Nos organisations, préoccupées par les tensions survenues récemment, appellent tous les acteurs au calme et à la retenue, pour garantir le bon déroulement d’un scrutin longuement attendu.

Plusieurs fois reporté et au centre de la vie politique depuis l’élection présidentielle de 2010 qui a vu Alpha Condé accéder à la présidence de la République, le scrutin législatif doit permettre l’élection des 114 députés de l’Assemblée nationale. Il doit ainsi clore une transition démocratique engagée depuis trois ans.

Les conditions de tenue de ce processus électoral s’appuient sur un accord politique, signé par l’ensemble des acteurs le 3 juillet dernier et d’une nouvelle concertation, les 20 et 21 septembre, qui a abouti au report du scrutin au 28 septembre. Le 5 juillet dernier, les responsables politiques engagés dans le processus ont également signé un code de bonne conduite.

« C’est un moment très important de la vie politique nationale: après la première élection présidentielle libre de 2010, cinq millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants et disposer enfin d’une représentation nationale légitime, dernière étape de la transition démocratique à l’œuvre en Guinée » a déclaré Drissa Traore, vice-président de la FIDH.

Pourtant, certains quartiers de Conakry, notamment Hamdallaye et Taouyah, ont été le théâtre d’ affrontements violents entre le 21 et 24 septembre, où l’appartenance communautaire a parfois semblé prendre le pas sur l’appartenance politique. Selon un bilan officiel, un gendarme a été tué et plusieurs dizaines de personnes ont été blessées, parfois grièvement. Au moins trois maisons ont également été pillées et incendiées. Le calme semble néanmoins être revenu depuis mercredi.

Nos organisations, préoccupées par ces incidents, appellent l’ensemble des acteurs, politiques et sécuritaires, au calme et à la retenue afin de garantir le bon déroulement du scrutin.

« Nous devons franchir cette nouvelle étape dans le calme, pour garantir à chacun le droit de voter dans de bonnes conditions et rompre avec cette culture de violence qui a longtemps prévalu en Guinée. Nos organisations, aux côtés des missions d’observation électorale, veilleront à ce que le scrutin se déroule conformément aux critères internationaux » a déclaré Thierno Maadjou SOW, président de l’OGDH.

Nos organisations rappellent que le 28 septembre, anniversaire de l’indépendance nationale, sera également le quatrième anniversaire des massacres commis au stade de Conakry en 2009. Les associations de victimes reporteront les commémorations prévues ce jour-là, en attendant les résultats définitifs de l’élection.

« La Guinée a trop souffert des violences politiques, depuis cinq décennies. Samedi, pour beaucoup d’entre nous, victimes ou parents de victimes du 28 septembre 2009, sera un jour de recueillement. Mais rien ne doit entraver la bonne marche du scrutin, surtout pas de nouvelles violences. Au contraire, nous avons espoir que l’élection d’un parlement, où chacun pourra être représenté, apaise la vie politique et permette à la justice de faire toute la lumière sur les violences passées » a déclaré Asmaou DIALLO, président de l’AVIPA.

Nos organisations rappellent que la Guinée a fait des avancées importantes ces dernières années en matière de lutte contre l’impunité et qu’au moins 10 responsables militaires sont à ce jour inculpés par la justice guinéenne pour leur participation et leur responsabilité présumées dans le massacre du 28 septembre 2009 et dans des actes de tortures commis en 2010. En cette veille d’élection, ceux qui se rendraient responsables d’encourager ou d’attiser la violence politique doivent savoir qu’ils seront appelés à répondre de leurs actes devant la justice nationale et, le cas échéant, devant la justice internationale.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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