Troisième tour de consultations politiques entre les ministres des affaires étrangères chinois et africains

NEW YORK, 26 septembre 2013/African Press Organization (APO)/ — Conformément au mécanisme de dialogue politique régulier entre les Ministres des Affaires étrangères chinois et africains mis en place au Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) en 2006, les Ministres des Affaires étrangères de Chine et de 40 pays africains, ou leurs représentants, ainsi que le représentant de la Commission de l’Union Africaine (UA) ont tenu à New York leur troisième tour de consultations politiques le 23 septembre 2013.

La réunion a été présidée conjointement par Mme Maite Nkoana-Mashabane et M. Wang Yi, Ministres des Affaires étrangères de la République sud-africaine et de la République populaire de Chine, pays coprésidents du FCSA. Les participants ont condamné vivement l’attentat terroriste qui a eu lieu le 21 septembre à Nairobi, capitale du Kenya, et exprimé leur profonde sympathie et ferme solidarité au gouvernement et au peuple kényens . Ils ont appelé la communauté internationale à lutter ensemble contre toute forme de terrorisme et à soutenir les efforts des pays africains pour préserver la paix et la sécurité.

Autour du thème « Mettre en œuvre les acquis de la 5e Conférence ministérielle du FCSA pour promouvoir le développement commun de la Chine et de l’Afrique », les parties chinoise et africaine ont procédé à un échange de vues approfondi sur le renforcement de la coordination et de la collaboration dans les affaires internationales et régionales, le renforcement de la coopération sino-africaine dans le domaine de la paix et de la sécurité en Afrique et la recherche d’une coopération gagnant-gagnant entre la Chine et l’Afrique. À cet égard, les consensus suivants ont été trouvés :

1. Les deux parties ont hautement apprécié la contribution importante du FCSA à la consolidation de l’amitié traditionnelle sino-africaine, à l’approfondissement de leur confiance mutuelle stratégique et à la promotion de leur coopération pragmatique dans divers domaines. Elles sont convenues que le développement sur tous les plans et en profondeur des relations sino-africaines correspond aux intérêts fondamentaux et stratégiques des deux parties, permet d’élever la place et l’influence internationales de l’une comme de l’autre et se conforme au courant de l’époque que constituent la paix, le développement et la coopération. Elles ont réaffirmé leur volonté de continuer à renforcer le rôle stratégique du FCSA dans l’orientation des relations sino-africaines, l’enrichissement de la coopération et l’ouverture de nouvelles perspectives au partenariat stratégique sino-africain de type nouveau.

2. La partie africaine a saisi cette opportunité pour féliciter la nouvelle équipe dirigeante chinoise élue en mars 2013 et saluer hautement son soutien continu au renforcement des relations et de la coopération Chine-Afrique. La partie africaine a aussi exprimé ses meilleurs vœux à la nouvelle équipe dirigeante dans ses efforts pour accomplir la transformation socio-économique du pays et poursuivre la construction d’une société de prospérité moyenne dans un environnement régional de paix et de sécurité.

3. Les deux parties estiment que le choix de l’Afrique par le Président chinois Xi Jinping comme la destination de son premier déplacement à l’étranger en mars 2013 démontre encore une fois la haute importance que la Chine attache au développement de ses relations avec l’Afrique. Cette visite a permis de consolider davantage l’amitié traditionnelle entre la Chine et l’Afrique, d’étendre et d’approfondir la coopération pragmatique inhérente à leur partenariat et d’élever davantage leurs relations.

4. La partie chinoise a exprimé ses vives félicitations pour le succès du Sommet extraordinaire de l’UA célébrant le cinquantenaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), et salué les acquis obtenus dans le processus de l’intégration africaine et le rôle important joué par l’UA et les organisations sous-régionales africaines à cet égard. La partie africaine a salué le ferme soutien de la Chine à l’Afrique dans ses efforts pour accroître sa puissance dans l’unité et réaliser le développement durable, le progrès et le redressement. Elle a exprimé ses remerciements à la partie chinoise pour l’importance accordée aux célébrations du cinquantenaire de l’OUA, comme en témoignait la présence de sa délégation de haut niveau. Cela illustre le caractère privilégié des relations sino-africaines ainsi que l’amitié et le soutien constants de la Chine envers l’Afrique. Les deux parties accueillent favorablement le rôle joué par la Commission de l’UA en tant que nouveau membre du FCSA.

5. La partie africaine a apprécié les nouvelles mesures de coopération annoncées par le gouvernement chinois lors de la 5e Conférence ministérielle du FCSA dans les domaines prioritaires comme l’investissement et le financement, l’assistance, l’intégration africaine, les échanges populaires ainsi que la paix et la sécurité en Afrique. Elle estime que ces mesures répondent aux besoins de l’Afrique en matière de paix et de développement, permettent de promouvoir le développement des infrastructures et des capacités industrielle et manufacturière de l’Afrique ainsi que le transfert de technologies à l’Afrique, contribuent à la réalisation des objectifs du maintien de la stabilité, de la promotion du développement socio-économique et de la croissance durable prévus par le plan d’action du NEPAD, et jouent un rôle important de pilotage pour la coopération Chine-Afrique dans tous les domaines.

6. Les deux parties ont salué les progrès qui sont en train de se réaliser dans la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing de la 5e Conférence ministérielle du FCSA et du Plan d’action de Beijing (2013-2015) de la 5e Conférence ministérielle du FCSA, et réaffirmé leur engagement de travailler la main dans la main et en étroite collaboration pour une mise en œuvre intégrale et efficace de tous les acquis au bénéfice des peuples chinois et africains.

7. Les deux parties ont noté qu’à l’heure actuelle, la situation internationale continuait à connaître des changements profonds et complexes, que l’évolution vers un monde multipolaire gagnait en profondeur et que le processus de la réforme des mécanismes de la gouvernance mondiale se poursuivait. Dans le nouveau contexte, les différents pays doivent travailler pour l’instauration d’un nouveau modèle de partenariat mondial pour un développement équitable et équilibré. Il est donc d’une grande importance stratégique pour la Chine, le plus grand pays en développement, et l’Afrique, le plus grand groupe de pays en développement, de renforcer leur coopération mutuellement bénéfique. À cet égard, la Chine et l’Afrique doivent prendre davantage en considération les préoccupations et les revendications de part et d’autre et renforcer leurs concertations et leur coordination sur les grandes questions internationales telles que la sécurité alimentaire, le changement climatique et les négociations du Cycle de Doha pour le développement de l’OMC.

8. Les deux parties sont d’avis qu’il faut faire valoir l’esprit d’égalité, de confiance mutuelle, d’inclusion, d’inspiration réciproque et de coopération gagnant-gagnant dans les relations internationales. Elles ont réaffirmé leur soutien aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, préconisé le règlement pacifique des conflits et des points chauds internationaux, et se sont opposées à l’usage arbitraire de la force et à la menace par la force, ainsi qu’à la subversion contre les gouvernements légitimes d’autres pays.

9. Les deux parties ont exprimé leur soutien à une réforme nécessaire des Nations Unies. La partie chinoise soutient fermement les revendications légitimes de l’Afrique pour réparer l’injustice historique et prendre part sur un pied d’égalité aux affaires internationales, et estime que la priorité doit être donnée à l’augmentation de la représentation et du droit à la parole des pays africains au Conseil de Sécurité et dans d’autres institutions des Nations Unies.

10. Les deux parties ont noté que la reprise de l’économie mondiale restait lente et difficile. Elles ont réitéré leur opposition au protectionnisme commercial et au recours abusif aux mesures de sauvegarde commerciale, et appelé à l’amélioration du système mondial de régulation et de supervision financières. Elles ont exhorté les économies développées à tenir compte des préoccupations des autres pays dans la poursuite de leurs propres intérêts, à élaborer des politiques budgétaires et monétaires responsables, à renforcer effectivement la surveillance des pays émetteurs de monnaie de réserve et à mieux préserver la stabilité de l’économie mondiale et des marchés financiers.

11. Les progrès réalisés par les deux parties dans la promotion des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été salués. Il a été cependant noté que l’Afrique faisait encore face à des défis énormes pour réaliser les OMD dans le délai prévu. La Chine et l’Afrique ont appelé la communauté internationale à rester engagée en faveur des OMD, et les pays développés à honorer leurs engagements en matière d’aides financières, de transfert de technologies et de renforcement des capacités, ainsi qu’à redoubler d’efforts pour soutenir les pays africains de sorte qu’ils puissent se développer, éradiquer la pauvreté et réaliser les OMD.

12. Les deux parties ont appelé à un avancement prudent de l’agenda du développement post-2015 sur la base d’une évaluation globale des progrès réalisés dans les OMD et d’une pleine considération des réalités nationales des différents pays, et convenu de renforcer la coordination et la coopération sur l’agenda du développement post-2015.

13. Les deux parties ont noté les progrès remarquables réalisés dans la situation en Afrique et les succès exceptionnels que l’Afrique avait remportés dans son développement économique et social depuis le début du nouveau siècle. Mais dans le même temps, l’Afrique est confrontée à des défis plus graves en matière de paix et de sécurité, avec des tensions récurrentes, ce qui affecte la stabilité dans certaines régions du Continent. La partie africaine a appelé à accorder une attention sérieuse aux mécanismes de consolidation de la paix et à la reconstruction post-conflit, y compris l’emploi des jeunes et le gender mainstreaming.

14. Les deux parties estiment que des efforts doivent être faits pour trouver un équilibre entre la paix, la sécurité, la stabilité et le développement afin de traiter les sources des conflits. Il est important d’adopter une approche globale pour s’attaquer à la fois aux symptômes et aux racines des points chauds et de persévérer dans le dialogue et les négociations pour régler les conflits régionaux. L’Afrique appartient aux peuples africains. La communauté internationale doit respecter le rôle leader des pays africains, de l’UA et des organisations sous-régionales africaines dans le règlement des problèmes africains, fournir une aide constructive au règlement des points chauds en Afrique et s’opposer à l’intervention des forces extérieures dans les affaires intérieures de l’Afrique pour leurs propres intérêts.

15. La partie chinoise a hautement apprécié les efforts des pays africains, de l’UA et des organisations sous-régionales africaines pour régler en toute indépendance les conflits régionaux et maintenir la paix et la stabilité dans la région, salué les politiques de l’UA visant à promouvoir une culture de paix en Afrique, et exprimé son soutien aux efforts de l’UA pour accélérer le renforcement des capacités en matière de réaction rapide en cas de crise.

16. La partie chinoise continuera à approfondir sa coopération avec les pays africains, l’UA et les organisations sous-régionales africaines dans la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique. Elle travaillera avec la partie africaine pour mettre en œuvre l’« Initiative du partenariat de coopération Chine-Afrique pour la paix et la sécurité » lancée lors de la 5e Conférence ministérielle du FCSA, restera engagée dans la médiation et le règlement des points chauds africains, prêtera soutien et assistance à l’Afrique dans le renforcement de ses capacités de maintien de la paix et de la sécurité et œuvrera pour promouvoir la construction de l’« Architecture africaine de paix et de sécurité ». La partie chinoise continuera à envoyer des agents de maintien de la paix en Afrique dans le cadre des Nations Unies, y compris à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali. Ces engagements ont été salués et appréciés par la partie africaine.

17. La Chine et l’Afrique considèrent le développement de part et d’autre comme une opportunité pour leur développement respectif et elles renforceront leur coopération pour promouvoir le développement et la prospérité communs.

18. La coopération économique et commerciale Chine-Afrique a contribué au développement économique et social des deux parties et l’assistance et l’investissement de la Chine à l’Afrique continuent à renforcer significativement le développement de l’Afrique. La Chine et l’Afrique élargiront davantage leur coopération économique et commerciale et optimiseront la structure de leur commerce afin de promouvoir l’équilibre commercial et d’augmenter l’exportation des produits à haute valeur ajoutée de l’Afrique. La partie chinoise continuera à accroître son assistance et ses investissements en Afrique pour soutenir le développement et la diversification industriels, l’intégration régionale, le développement durable et la croissance de cette dernière en vue d’obtenir, d’une manière innovante, des résultats gagnant-gagnant.

19. La partie chinoise a noté le souhait ardent de la partie africaine de transformer ses avantages en matière de ressources en atouts de développement et d’accélérer son développement agricole et son processus d’industrialisation. La partie chinoise poursuivra la mise en œuvre de son engagement relatif à la ligne de crédit de 20 milliards de dollars américains, destiné à l’Afrique, accroîtra ses investissements dans l’agriculture, la transformation de produits agricoles et l’industrie manufacturière de l’Afrique, et aidera l’Afrique à assurer la sécurité alimentaire, à augmenter la valeur ajoutée de ses exportations, à promouvoir l’emploi et à réaliser un développement durable et inclusif.

20. La Chine et l’Afrique renforceront le partage d’expériences en matière de gouvernance, notamment dans le domaine du développement, et élargiront leur coopération dans le développement des ressources humaines. La partie chinoise honorera son engagement de mettre en œuvre le programme « Talents africains » consistant à former 30 000 personnes qualifiées de différents secteurs pour l’Afrique, intensifiera le transfert et l’adaptation locale des technologies avancées et applicables en faveur des pays africains, et aidera les pays africains à renforcer leur capacité de développement indépendant.

21. La partie chinoise continuera à approfondir sa coopération avec les pays africains, l’UA, les organisations sous-régionales africaines, et l’Agence du NEPAD pour promouvoir l’interconnexion et l’intégration en Afrique, et en mettant pleinement à profit la plate-forme du « Partenariat de coopération Chine-Afrique sur la construction des infrastructures transnationales et transrégionales en Afrique », elle renforcera les concertations et la coordination entre les groupes de travail conjoints, pour mener un travail plus efficace et aider l’Afrique à libérer son potentiel de développement. La partie africaine salue les efforts d’investissement continus de la Chine dans le développement d’infrastructures, et elle a noté les bénéfices supplémentaires que ces investissements apporteraient au développement économique en Afrique, à la création d’emplois et à l’amélioration du niveau de gestion.

22. Les deux parties ont réaffirmé qu’elles continueraient à renforcer les consultations et à coordonner leurs positions sur les relations Chine-Afrique et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun, dans le cadre bilatéral et à travers des mécanismes multilatéraux, y compris les consultations politiques entre les Ministres des Affaires étrangères chinois et africains, en marge des sessions de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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