Le Rapport sur les progrès en Afrique indique que les Africains doivent voir les bénéfices découlant du secteur extractif

ADDIS ABEBA, Ethiopie, 29 mai 2013/African Press Organization (APO)/ — Les ressources naturelles de l’Afrique pourraient servir à améliorer considérablement la vie de millions de personnes, mais si les ressources naturelles ont permis de connaître une décennie de croissance économique rapide sur le continent, la plupart des Africains n’en a pas encore vu les fruits selon le Rapport sur les progrès en Afrique, présenté aux dirigeants et décideurs africains lors du Sommet de l’UA tenu à Addis-Abeba, Éthiopie

Une session du panel consacrée au Rapport sur les progrès en Afrique de 2013 récemment lancé, montre que les décideurs africains ont des choix cruciaux à faire : ils peuvent ou bien investir les recettes tirées des ressources naturelles dans les populations et créer des emplois et des opportunités pour des millions de personnes des générations présente et future. Ou alors ils peuvent gaspiller ces opportunités en permettant à la croissance non génératrice d’emplois et à l’inégalité de s’installer à demeure.

Il importe de tirer parti de la confiance en soi que nous voyons émerger. a dit Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Et pour qu’il en soit ainsi, nous avons besoin de traiter des questions concrètes plutôt que rhétoriques et je pense que c’est là où le rapport prend tout son sens, non seulement parce qu’il peut influer sur les discussions au sein du G8 mais également sur les débats en Afrique, notamment l’élaboration du Programme pour 2063 – le programme dont l’UA est maintenant saisi ».

Il a noté que les dirigeants africains ont adopté la Vision minière africaine pour essayer d’assainir l’industrie et qu’une étude actuellement menée par la CEA sur les flux financiers illicite squittant l’Afrique, montre la nécessité de la transparence et de l’obligation de rendre compte. « C’est une rue à double sens – nous devons nous améliorer à tous les niveaux, a-t-il dit.

La Présidente Johnson Sirleaf, dont le pays le Libéria exporte du fer et des diamants, a dit que « le paradoxe riche en ressources mais pauvre sur le plan de la condition humaines » a pendant longtemps été le cas pour son pays mais que la situation changeait. L’expérience vécue au Libéria montre que nous devons faire des efforts supplémentaires pour améliorer les audits sur les procédés d’extraction. » a-t-elle dit.

« L’Afrique, à l’instar du reste du monde, subit des pertes considérables du fait de la sortie de richesses illicites et injustifiées à travers l’évasion fiscale, les sociétés écrans, les paradis fiscaux, les prix de transfert et d’autres procédés, ce qui fait qu’en quelque sorte des personnes évitent de payer les impôts qu’ils devraient » a dit Johnson Sirleaf.

Le présent rapport montre très nettement que de telles sorties sont supérieures au montant total de l’aide publique que le continent africain reçoit chaque année. Ce problème ne pourra être réglé que si toutes les nations travaillent de concert, et la balle est donc dans le camp de nos partenaires qui doivent éliminer les échappatoires fiscales dans le secteur des industries extractives » a t-elle dit.

La fraude et l’évasion fiscale internationales, la corruption, la faiblesse de la gouvernance constituent les principaux défis. Le rapport salue par conséquent l’engagement pris par la présidence actuelle du G8, à savoir le Royaume-Uni et d’autres gouvernements, de mettre la fiscalité et la transparence au coeur du dialogue de cette année.

« Cette année, nous avons vu l’impact énorme et l’immense intérêt manifesté par un largeéventail de personnes, c’est incroyable » a dit Caroline Kende-Robb, la Directrice exécutive de Africa Progress Panel. « Mais je pense qu’il s’agit d’une question mondiale : les gens se préoccupent : les gens se soucient du fait que les ressources ne soient pas utilisées au mieux ; ils se soucient en Afrique, estimant que les résultats du développement humain devraient être nettement meilleurs, compte tenu de la richesse considérable qui se trouve en Afrique. Et cela est possible ; de nombreux pays africains utilisent à bon escient la richesse qui vient des ressources naturelles. Mais cette question de la fraude fiscale et de l’évasion fiscale touche non seulement des gens en Afrique mais touche également des gens en Europe et touche des gens aux États-Unis, donc nous assistons à un mouvement presque planétaire lié aux questions que nous avons soulevées dans le rapport de cette année ».

Selon les estimations, l’Afrique détient 30 % des réserves de ressources minérales du monde, et ses économies croissent plus rapidement que toute autre région du monde, à l’exception de l’Asie de l’Est – la croissance en Afrique subsaharienne est restée forte, plus de 5 % par an pendant les dix dernières années.

Mais le rapport indique également que l’Afrique doit mieux gérer son immense richesse en ressources naturelles pour améliorer la vie des populations de la région, en élaborant des programmes nationaux audacieux pour renforcer la transparence et l’obligation de rendre compte.

Un représentant de la société civile, Yao Graham, de Third World Network a dit que l’Afrique devrait mettre l’accent sur l’ajout de valeur à ses produits de base car ce serait plus rentable. « Créer de la valeur ajoutée réduit la désintensification des ressources, phénomène qui est moins contraignant pour l’environnement et les communautés vivant dans les régions minières. Il a ajouté que les institutions publiques chargées d’élaborer les réglementations, doivent répondre plus promptement aux plaintes formulées par la communauté au sujet des activités minières. Le fait de gérer l’impact pourrait également contribuer à changer les attitudes.

Certaines compagnies pétrolières visent également de plus en plus à respecter les normes relatives aux « meilleures pratiques », ce qui consiste également à atténuer l’impact de leur activité sur l’environnement et à investir dans des projets sociaux fin d’améliorer les niveaux de vie dans les régions où elles interviennent.

Lors de cette séance, les panélistes étaient la Directrice exécutive de Africa Progress Panel, Caroline Kende-Robb, le Chef de la Commission économique pour l’Afrique Carlos Lopes, la Présidente du Libéria Ellen Johnson-Sirleaf et le Directeur de Third World Network-Africa, Yao-Graham.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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