EXAMEN DU PROJET DE STRATEGIE MARITIME DE LA CEDEAO

ABUJA, Nigeria, 21 février 2013/African Press Organization (APO)/ — Des experts indépendants en matière de sécurité maritime ont entamé ce mercredi 20 février 2013 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un séminaire-atelier destiné à examiner puis valider la Stratégie maritime intégrée (SMI) de la CEDEAO avant son examen ultérieur par les experts intergouvernementaux.

L’ouverture de cette rencontre organisée par la Commission de la CEDEAO en collaboration avec le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA) a été présidée par le ministre délégué ivoirien chargé de la Défense, M. Paul Koffi Koffi, en présence notamment de l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, M. Phillip Carter III.

Dans son allocution de bienvenue, M. Koffi a relevé, en évoquant les questions d’insécurité en mer, les «soubresauts parfois tragiques» auxquels sont confrontés les Etats d’Afrique de l’Ouest et qui les fragilisent dans leurs efforts pour assurer leur développement économique et leur intégration.

Il s’est félicité de cette initiative de la CEDEAO qui, comme dans leur volonté de règlement de la crise malienne, «amène les Etats de la sous-région à conjuguer leurs efforts pour faire face aux défis qui les interpellent», défis parmi lesquels la piraterie et les autres activités illicites commises en mer qui se développent de plus en plus et menacent gravement l’Afrique de l’Ouest et le golfe de Guinée.

Prenant à son tour la parole, l’ambassadeur américain a lui aussi insisté sur l’importance de cette rencontre pour les Etats membres de la CEDEAO, soulignant que «les océans d’Afrique sont une source cruciale pour la subsistance et la sécurité alimentaire, une plateforme pour le commerce, y compris pour les pays enclavés, mais peuvent également s’avérer être des théâtres de conflits et des zones où des réseaux du crime organisé peuvent opérer en toute impunité».

Pour M. Carter, il s’agira, au cours de cet atelier d’experts, d’apporter des réponses aux menaces de plus en plus croissantes en matière de sécurité maritime en Afrique de l’Ouest ainsi que le soutien des Etats-Unis aux efforts des pays africains pour les aider à faire face à ces défis.

«La tâche qui vous attend est ardue, mais vous ne serez pas seuls. En plus de la collaboration entre les 15 Etats membres de la CEDEAO, les Etats-Unis et nos partenaires continueront de soutenir vos efforts», a dit le diplomate, donnant comme preuve de cet engagement l’implication dans les travaux du Commandement militaire américain en Afrique (Africom) et du Centre (américain) d’études stratégiques de l’Afrique (CESA).

Auparavant, le lt-col. Abdourahmane Dieng, chef de la division Sécurité régionale de la Commission de la CEDEAO, avait, au nom du président de l’institution, M. Kadré Désiré Ouédraogo, situé les enjeux de cette rencontre destinée à examiner puis valider la Stratégie maritime intégrée de l’organisation sous-régionale.

Il a expliqué que les Etats membres de la CEDEAO sont confrontés à des défis de plus en plus importants et qui ont noms surexploitation des ressources halieutiques, dégradation de l’environnement marin, piraterie, vols à main armée, contrebande, migrations illégales et diverses formes de trafic, etc.

Un tel contexte, a ajouté le lt-col. Dieng, a fini par se traduire en véritable manque de sécurité et de sûreté de la navigation maritime dans les eaux de la CEDEAO. Le manque de sécurité en particulier a eu des «effets dévastateurs dans les économies nationales de certains Etats» tels que le Bénin du fait de la piraterie et des activités criminelles commises en mer, alors même que les institutions d’un Etat comme la Guinée-Bissau étaient progressivement détruites du fait de la drogue importée par voie maritime’

Cette situation à amené le président du Bénin à saisir les Nations unies pour que la Communauté internationale lui apporte son soutien afin de faire face aux multiples périls qui menaçaient la côte occidentale de l’Afrique, a-t-il rappelé. L’initiative aboutira à l’adoption, notamment en 2012, de la résolution 2039 qui marque un tournant dans le cadre de la coopération entre la CEDEAO et la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale) en matière de lutte contre la piraterie et les activités illicites commises en mer.

C’est dans ce cadre que les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont donné mandat à la Commission d’élaborer une Stratégie maritime intégrée et de la soumettre à son approbation. En exécution de ce mandat, une étude a été commise pour le développement d’un projet de stratégie dont la première mouture, objet du présent examen à Abidjan, a été développée par l’Institut d’études de sécurité (IES).

Auteur de l’article : Agence-Presse

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