Ministre Fantino à la Conférence des donateurs tenue à Addis-Abeba le 29 janvier 2013

ADDIS ABEBA, Ethiopie, 30 janvier 2013/African Press Organization (APO)/ — Ministre Fantino à la Conférence des donateurs tenue à Addis-Abeba le 29 janvier 2013

Merci, monsieur le Président.

Excellences, distingués participants, mesdames et messieurs.

Ma présence ici vient confirmer que le Canada appuie l’intervention de la communauté internationale en réponse à la crise en cours au Mali.

Le Canada entretient des relations de longue date avec le Mali, lesquelles se manifestent par une étroite coopération bilatérale, régionale et dans le cadre de la Francophonie, sur le plan du développement, de la bonne gouvernance et de la sécurité.

Nous avons été l’un des principaux partenaires de développement du Mali en aidant ce pays à devenir une démocratie de plus en plus stable qui a réalisé des progrès réels en matière de santé et d’éducation, du moins jusqu’aux récents événements.

Les investissements canadiens ont permis d’améliorer la qualité de vie des personnes les plus vulnérables du Mali.

En outre, le Canada a l’habitude de travailler avec les agences de sécurité nationale et les forces armées de la CEDEAO.

Pour ce faire, nous assurons la formation des membres d’unités de l’armée et de la police pour leur faire comprendre les règles de la guerre et de la protection des civils, et pour leur montrer comment atténuer la pratique barbare de la violence sexuelle dans les conflits.

Nous facilitions aussi le déploiement des membres de la CEDEAO dans les théâtres d’opérations complexes du continent africain.

Un continent qui, d’un côté, regorge de tant de promesses et, de l’autre, présente de très grands risques.

Il est donc profondément inquiétant de constater la détérioration des conditions de sécurité et de la situation humanitaire dans le pays, et son incidence sur la stabilité non seulement du Mali, mais aussi de l’ensemble du Sahel.

Cette détérioration est attribuable aux réseaux terroristes qui cherchent à exploiter toutes les occasions qui se présentent, et le Mali sera pour eux une très bonne occasion si le gouvernement malien ne prend pas de mesures immédiates pour protéger la démocratie malienne.

En outre, la mise en place d’un refuge pour les groupes terroristes dans cette région constitue une menace pour l’ensemble de la communauté internationale. Comme le premier ministre Harper l’a souligné le 8 janvier, « le développement de toute une région essentiellement consacrée au terrorisme en plein centre de l’Afrique représente une grave préoccupation pour nous tous ».

La mise en place d’un tel refuge pour les groupes terroristes doit être évitée à tout prix. Du Sahel à la Corne de l’Afrique, notre sécurité et notre prospérité à long terme sont intrinsèquement liées.

Le Canada appuie sans réserve la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que les efforts de l’ONU, de l’Union africaine et de la CEDEAO pour engager une action collective et vigoureuse en réponse aux problèmes de sécurité auxquels nous nous heurtons dans la région.

Nous saluons le rôle de leadership assumé par la CEDEAO et l’Union africaine pour mobiliser des ressources militaires afin d’aider le Mali à reprendre le contrôle de son territoire et pour convoquer la présente conférence.

Nous saluons également l’initiative de la France visant à mettre fin à l’offensive islamiste et à collaborer avec des partenaires internationaux, l’ONU, la CEDEAO et l’UA pour ramener la stabilité dans la région.

Le Canada est heureux d’appuyer cette initiative dirigée par la France en continuant de fournir une capacité de transport aérien stratégique pour le transport de matériel à Bamako, afin de soutenir l’opération militaire.

Il faut comprendre que le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine et les mesures prises en raison de la situation de la sécurité s’inscrivent dans un processus plus vaste destiné à restaurer la légitimité et la stabilité du gouvernement du Mali, et dans un effort concerté pour trouver une solution aux problèmes politiques, humanitaires et de développement du pays.

Le Canada accorde un appui substantiel à ses partenaires du secteur humanitaire qui voient à répondre aux besoins des groupes touchés par le conflit et par la crise alimentaire et nutritionnelle dont sont victimes le Mali et les pays avoisinants.

Bien que l’aide que nous offrons directement au gouvernement du Mali soit toujours interrompue, nous poursuivons notre important programme de développement, mené en collaboration avec nos partenaires, en vue de satisfaire aux besoins des personnes les plus vulnérables au Mali, en particulier les femmes et les enfants.

À cette fin, j’annonce que le Canada a décidé de verser une somme additionnelle de treize millions de dollars (13 millions $) à l’appui d’un certain nombre d’initiatives visant à répondre aux besoins criants d’ordre humanitaire.

Cette forme de soutien est essentielle si l’on veut éviter les troubles sociaux dans le sud du Mali et stabiliser la région dans laquelle vit la majorité de la population, où se trouve également le siège du gouvernement intérimaire.

La stabilité dans le sud du pays nous donnera la possibilité de nous concentrer davantage sur la situation de la sécurité dans le nord.

Voilà pourquoi je viens réitérer que le Canada continue de souscrire à une approche internationale concertée pour solutionner la crise au Sahel, pour rétablir la sécurité et la démocratie au Mali, au profit de la population de ce pays, et pour endiguer les crises humanitaires qui frappent la région.

Le gouvernement du Canada cherche actuellement à déterminer le meilleur moyen d’appuyer les efforts déployés par la CEDEAO, l’Union africaine ainsi que d’autres partenaires, afin de mettre un terme à la crise politique et à la crise sur le plan de la sécurité qui affligent le Mali.

Les échanges que nous auront ici, aujourd’hui, éclaireront nos propres délibérations sur les solutions pour préserver l’intégrité territoriale du Mali.

Entre-temps, nous maintenons notre soutien humanitaire en faveur du Mali, notre appui logistique à l’opération dirigée par la France, de même que nos efforts considérables en matière diplomatique et de développement en vue de relever les défis qui se posent partout au Sahel.

Dans sa politique étrangère et de développement, le Canada met l’accent sur la liberté, les droits de la personne, la démocratie et la primauté du droit.

Ces valeurs canadiennes intrinsèques viendront définir les modalités de notre engagement dans la dure lutte qui nous attend.

Je vous remercie.

Julian Fantino

Ministre de la Coopération internationale

Auteur de l’article : Agence-Presse

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