Mali: les députés appellent les Etats membres à s’engager aux côtés de la France

STRASBOURG, France, 25 janvier 2013/African Press Organization (APO)/ — Les membres de la sous-commission de la sécurité et défense (SEDE) ont exprimé mercredi et jeudi leur étonnement devant la surprise des Etats membres face à l’offensive des groupes terroristes au Mali. Lors des débats avec des responsables civils et militaires français et européens, ils ont souligné que l’UE aurait dû être mieux préparée à l’escalade du conflit. Les Etats membres devraient se montrer plus solidaires et soutenir les opérations françaises sur le terrain.

En dépit des avertissements, des menaces clairement identifiées, notamment dans la stratégie de l’UE pour le Sahel de 2011, « nous sommes surpris que l’UE ait été surprise par l’offensive des islamistes » du nord du Mali, a déclaré Arnaud Danjean (PPE, FR), président de la sous-commission SEDE, rejoint par nombre de députés.

Ils ont souligné que la mission d’entraînement de l’armée malienne, confirmée formellement par le Conseil Affaires étrangères extraordinaire du 22 janvier dernier, était prévue de longue date. L’offensive des rebelles n’a fait qu’accélérer le processus.

Solidarité des Etats membres: fournir plus que des avions

Tout en saluant l’intervention française au Mali, les députés ont fortement critiqué l’absence de solidarité d’autres Etats membres avec la France, au-delà de la mise à disposition d’avions de transport ou d’équipes médicales. Ils ont notamment demandé pourquoi les groupements tactiques de l’UE (battlegroups) n’avaient pas été déployés au Mali. « A quoi servent les battlegroups s’ils ne peuvent pas combattre? » s’est exclamé Andrew Duff (ADLE, UK).

De nombreux députés ont également insisté pour que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et ses services exercent davantage de pression sur les Etats membres.

Mission d’entraînement de l’armée malienne

Les députés ont exprimé leur soutien à la mission d’entraînement de l’armée malienne mais ont mis en garde contre d’éventuelles défections des militaires entraînés par l’UE pour rejoindre les rangs des rebelles, évoquant des précédents en Afghanistan ou en Somalie.

« La nouvelle armée malienne doit être militairement préparée et politiquement contrôlée » par des autorités démocratiques légitimes, a insisté Ioan Mircea Pascu (S&D, RO). Les membres de la sous-commission SEDE ont également souligné la nécessité dune ‘approche globale pour le Mali et le Sahel, qui doit aller bien au-delà de la résolution, urgente, de la crise militaire.

Silence « assourdissant » de l’OTAN

Les députés se sont également étonnés du « silence assourdissant de l’OTAN » sur le Mali. Le général Gilles Rouby, représentant militaire de la France auprès de l’OTAN et de l’UE, leur a en effet confirmé qu’aucun membre de l’Alliance atlantique n’avait posé « de question officielle » (sur le Mali)  »

Une mission militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (la MISMA), à laquelle devrait participer dix Etats africains, est en cours de déploiement au Mali. Une conférence des donateurs se réunira le 29 janvier à Addis-Abeba, à l’issue du sommet de l’Union africaine, pour traiter de son financement.

Auteur de l’article : Agence-Presse

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.