République démocratique du Congo : vives préoccupations quant au sort des blessés à Goma

GENEVE, Suisse, 21 novembre 2012/African Press Organization (APO)/ — Les affrontements des derniers jours dans et autour de Goma, capitale du Nord-Kivu, font craindre pour le bien-être des populations les plus vulnérables. Le CICR se mobilise pour venir en aide aux blessés ainsi qu’aux déplacés et aux personnes détenues.

« Notre préoccupation première est le sort des blessés de guerre, des personnes arrêtées et aussi des milliers de civils qui se trouvent dans les zones touchées par les combats. Les forces et groupes armés qui s’affrontent doivent prendre toutes les précautions possibles quant au choix des moyens et méthodes de combat afin d’épargner la population civile et les infrastructures civiles », déclare Franz Rauchenstein, chef de la délégation du CICR en République démocratique du Congo (RDC).

« Les unités sanitaires, notamment les hôpitaux et les centres de santé, doivent être respectées et protégées, de même que les ambulances et le personnel qui y travaille. Toute personne malade ou blessée a le droit de recevoir des soins, selon ses besoins et sans discrimination », précise M. Rauchenstein, qui rappelle aussi que l’emblème de la croix rouge doit lui aussi être respecté et protégé.

« L’intensification des combats dans les Kivu a jeté sur les routes des personnes qui, pour nombre d’entre elles, étaient déjà déplacées et vivaient dans une extrême précarité », ajoute M. Rauchenstein.

Le CICR tente de venir en aide, dans des conditions de travail extrêmement difficiles, aux personnes les plus vulnérables, parmi lesquelles les enfants séparés de leurs familles, les blessés et les détenus.

Aide d’urgence pour les blessés et les déplacés

A l’hôpital N’Dosho de Goma, une équipe chirurgicale du CICR soutient le personnel de l’établissement dans la prise en charge chirurgicale des blessés de guerre depuis la semaine dernière. Deux opérations ont été effectuées samedi et cinq étaient prévues aujourd’hui mais ont dû être annulées pour des raisons sécuritaires. Au cours des derniers jours, le CICR a également évacué neuf blessés de guerre.

Lundi, de l’eau potable a été distribuée à près de 4 000 personnes déplacées par les affrontements et ayant trouvé refuge au centre de transit pour enfants non accompagnés Don Bosco, à Goma.

Lundi, des volontaires de la Croix-Rouge de la RDC ont en outre guidé les déplacés qui, en raison des combats, ont fui le camp de Kanyaruchniya, à quelques kilomètres au nord de Goma, pour se diriger vers les camps de Mugunga 1 et 3, à une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale provinciale. Parmi eux, 30 enfants non accompagnés ont pu être identifiés. Les volontaires ont dû interrompre leur activité en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.

Assistance alimentaire pour 1 200 détenus

De la nourriture et du charbon pour une semaine ont été fournis lundi pour les 1 200 détenus de la prison de Goma. « Les personnes détenues sont dans une situation particulièrement vulnérable. Souvent, lorsque les combats se rapprochent des zones urbaines ou y pénètrent, les difficultés auxquelles les administrations pénitentiaires font face pour assurer des conditions de vie décentes aux détenus deviennent encore plus graves, », explique M. Rauchenstein.

Des besoins humanitaires importants également dans d’autres régions

Les événements à Goma se déroulent alors que dans le Sud-Kivu, les besoins des populations sont également très importants. « Les évacuations de blessés de guerre y sont quotidiennes et les besoins en nourriture des populations, affaiblies par des mois de combats, sont immenses », précise M. Rauchenstein. « Outre les défis logistiques, la difficulté principale réside dans les négociations avec une multitude de forces et groupes armés afin de pouvoir accéder aux régions où les gens ont besoin d’aide et mener à bien nos activités. »

Depuis début octobre, la situation sécuritaire s’est notamment détériorée dans le district de l’Ituri ainsi que dans le Haut-Uélé (Province orientale). Dans cette région, les deux derniers mois ont été marqués par une augmentation des incidents, après une certaine accalmie depuis le mois de juin. Les dernières attaques dans la région de Bangadi en particulier ont exacerbé l’angoisse des populations, exposées depuis des années à des actes d’une extrême violence.

Depuis début octobre, en RDC, le CICR a également :

• procédé à l’évacuation de 50 blessés de guerre ;

• distribué, avec l’aide de volontaires de la Croix-Rouge de la RDC, des vivres à près de 49 000 personnes déplacées, certaines d’entre elles dans la région de Walikale (Nord-Kivu), ainsi que des articles de ménage essentiels à nombre d’entre elles (principalement des bâches pour protéger leurs abris de fortune durant la saison des pluies en cours) ;

• régulièrement vérifié la disponibilité de vivres dans plusieurs prisons et cachots du pays, mobilisé les acteurs concernés et apporté un soutien nutritionnel thérapeutique aux détenus malnutris identifiés. Il a en outre continué à approvisionner en médicaments de base plusieurs prisons et réalisé quelques interventions d’urgence en matière d’eau et d’assainissement ;

• réuni avec leurs familles plus de 850 enfants non accompagnés ou démobilisés et assuré le suivi de plus de 500 enfants réunis avec leurs proches depuis le début de 2012 ;

• permis à plus de cent blessés de guerre – civils et militaires – de bénéficier de services de réadaptation physique.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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