LES PARTICIPANTS DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA SITUATION DANS L’EST DE LA RDC DEMANDENT QUE TOUT SOUTIEN AU « M23 » CESSE IMMÉDIATEMENT ET DÉFINITIVEMENT

NEW YORK, 28 septembre 2012/African Press Organization (APO)/ — Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a convoqué, le 27 septembre 2012, une Réunion de haut niveau sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en marge du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU.

Cette réunion a permis aux principales parties prenantes de se pencher sur les efforts nationaux, régionaux et internationaux en cours afin de trouver une issue pacifique et durable à la situation dans l’est de la RDC.

Ont été invités à la réunion: l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Angola, la Belgique, le Burundi, la République centrafricaine, la Chine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, les États-Unis, la Fédération de Russie, la République française, le Royaume-Uni, l’Inde, le Kenya, le Mozambique, l’Ouganda, le Pakistan, les Pays-Bas, le Rwanda, le Soudan, la République-Unie de Tanzanie, la Zambie, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), l’Union africaine, et l’Union européenne.

Les participants ont exprimé leur inquiétude quant à la gravité de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC du fait des activités de groupes armés, notablement du fait des mutins connu sous le nom du Mouvement du 23 mars (M23). Ils ont sévèrement condamnés le M23, ainsi que leurs attaques contre la population civile, les Casques bleus des Nations Unies et les acteurs humanitaires. Les participants ont appelé le M23 et autres forces négatives à cesser immédiatement toutes formes de violence, y compris les actes de violence sexuelle, le recrutement et l’utilisation d’enfants, ainsi que l’établissement d’administrations parallèles. Ils ont réitéré l’importance capitale de la restauration totale de l’autorité de l’État congolais, et que toute activité menaçant cette autorité contribuait à l’instabilité dans la région. Les participants ont condamné ces activités et appelé les auteurs à les cesser immédiatement.

La plupart des participants ont condamné toutes formes de soutien extérieur au M23 et aux autres forces négatives opérant en RDC, et ont exigé que tout soutien cesse immédiatement et définitivement. Ils ont demandé à ce que les dirigeants du M23 soient tenus responsables des violations du droit international humanitaire, en particulier les commandants impliqués dans la commission d’atrocités par le passé et qui posent actuellement la menace la plus grave pour les populations civiles.

La dégradation de la situation humanitaire dans l’est de la RDC a suscité de très vives préoccupations. Avec plus de 320 000 personnes déplacées dans la province du Nord Kivu, dont 60 000 réfugiées au Rwanda et en Ouganda, depuis le début de la mutinerie du M23 en avril 2012, l’instabilité dans la sous-région affecte gravement la vie, la santé et les moyens de subsistance des populations civiles qui vivent sous la menace constante d’attaques, de pillages et d’autres violations des droits de l’homme. Les participants ont exprimé leur préoccupation quant au niveau de financement insuffisant de l’aide humanitaire aux personnes nécessiteuses et quant aux difficultés que rencontre l’accès humanitaire dans la plus grande partie du Nord-Kivu en raison de l’insécurité et de la mauvaise infrastructure routière. Les participants ont appelé toutes les parties au conflit à permettre un accès humanitaire sécurisé, dans les temps et sans entrave vers les zones sous leur contrôle. Ils ont salué l’initiative de la CIRGL mettant sur pied un Fonds régional humanitaire, et ont appelé la communauté internationale à y contribuer. Les participants ont aussi noté que la situation humanitaire risquait probablement de continuer à se dégrader à moins que le M23 et les autres forces négatives ne déposent les armes et que la RDC et les États de la région parviennent à un accord politique.

Les participants ont salué l’engagement du Gouvernement congolais à rétablir la paix et la stabilité dans l’est de la RDC et l’ont exhorté à accélérer les efforts pour ce qui est de la réforme du secteur de la sécurité et à établir des mécanismes de gouvernance dans l’est de la RDC. Ils ont aussi salué les efforts déployés par les États de la région afin de trouver une solution durable à l’insécurité et à la situation humanitaire désastreuse dans l’est de la RDC. À cet égard, ils ont réaffirmé la nécessité d’un respect sans faille du principe de non-intervention et ont souligné la nécessité de soutenir les efforts visant à éradiquer les forces négatives dans l’est de la RDC, et à étendre de façon efficace l’autorité de l’État dans le but de promouvoir la sécurité, la stabilité et une paix durable dans la région. Ils ont également convenu que le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC était un principe intangible et était d’une importance vitale pour la paix et la sécurité régionale et internationale.

Les participants ont noté le rôle important de la CIRGL et ont rappelé les décisions prises lors des sommets de la CIRGL, le 15 juillet, le 8 août et 8 septembre 2012, ainsi que celles prises par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 21 juin et le 19 septembre 2012. Ils sont également dans l’attente du prochain sommet de la CIRGL à Kampala le 8 octobre qui continuera de consolider les efforts visant à trouver une issue à la situation dans l’est de la RDC.

Les participants ont noté la nécessité de poursuivre une voie politique afin d’arriver à une solution durable, notamment par le biais d’un dialogue renforcé, et ont accueilli favorablement des efforts supplémentaires, au besoin, de médiation sur les plans régional et international. Ils ont, en particulier, insisté sur l’urgence d’un engagement et d’un dialogue constructifs entre la RDC et le Rwanda. En outre, ils ont souligné la nécessité de s’atteler aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC, et de renforcer les mécanismes de confiance à tous les niveaux, y compris à travers des réunions de haut niveau tenues de manière régulière avec la participation de hauts responsables militaires et politiques de la RDC et du Rwanda. Les participants ont aussi invité le Secrétaire général à offrir mes bons offices aux fins de soutenir les efforts diplomatiques de la CIRGL, y compris au besoin, a par la nomination un envoyé spécial de l’Union africaine et des Nations Unies, tout en prenant en compte le travail précédemment accompli par les envoyés spéciaux des Nations Unies et de l’Union africaine, MM. A Olusegun Obasanjo et Benjamin Mkapa. Ils ont aussi salué la coopération entre les États de la région et la SADC dans leur quête d’une solution durable.

Les participants ont salué la mise en place du Mécanisme conjoint de vérification élargi, le 14 septembre, comme un point de départ important dans la restauration de la confiance entre la RDC et le Rwanda. Les participants ont réitéré l’importance de l’appui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) au Mécanisme conjoint de vérification. Ils ont appelé les partenaires internationaux à redoubler d’efforts pour soutenir la mise en œuvre du Pacte de la CIRGL de 2006 sur la sécurité, la stabilité et le développement, qui s’avère crucial pour le renforcement de la confiance et pour la promotion de la paix et de la stabilité dans la région.

Les participants ont également noté avec intérêt la décision de la CIRGL et de l’Union africaine concernant le déploiement d’une « force internationale neutre ». Ils attendent le rapport de l’Équipe d’évaluation militaire de l’Union africaine et de la CIRGL qui vise à évaluer les capacités militaires des forces négatives opérant au Nord-Kivu, y compris M23 et FDLR, et à préparer un concept d’opérations. Ils ont appelé à une coopération renforcée entre le Secrétariat exécutif de la CIRGL, la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat des Nations Unies afin de clarifier les modalités et les moyens de la Force, et sa coordination avec la MONUSCO.

Les participants ont exprimé leur soutien entier aux mesures proactives de la MONUSCO pour mettre en œuvre son mandat dans l’est de la RDC, y compris en particulier, ses opérations en matière de protection des civils déplacés ou menacés du fait des activités violentes des groupes armés, et ont encouragé la poursuite de ces actions. Les participants ont également reconnu les difficultés encourues par la MONUSCO du fait de la crise actuelle pour la mise en œuvre de son mandat.

Les participants ont souligné la responsabilité qui incombe en premier lieu au Gouvernement de la RDC pour ce qui est du renforcement de l’autorité de l’État dans l’est du pays, notamment à travers une réforme efficace du secteur de la sécurité, en particulier la réforme de l’armée, la fin de l’impunité pour les violations des droits de l’Homme, et ont encouragé le Gouvernement de la RDC dans ses efforts visant à résoudre des questions telles que l’exploitation illégale des ressources naturelles. Les participants ont salué l’assistance des Nations Unies dans la recherche de solutions pouvant contribuer au retour de la paix et de la stabilité à l’est de la RDC.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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