Des villes plus vertes, un enjeu crucial pour la sécurité alimentaire africaine / La FAO publie un premier rapport d’étape sur l’horticulture urbaine en Afrique

ROME, Italie, 30 août 2012/African Press Organization (APO)/ — La population urbaine de l’Afrique croît plus rapidement que celle de toute autre région, mais de nombreuses villes africaines ne sont pas en phase avec la demande croissante de nourriture qui accompagne cette croissance. Une publication de la FAO qui vient de paraître incite les décideurs à agir maintenant afin que les villes du continent soient suffisamment «vertes» pour répondre de manière durable aux besoins nutritionnels et en revenus de leurs habitants.

La nouvelle publication, Growing greener cities in Africa (Développer des villes plus vertes en Afrique), est le premier rapport d’étape sur l’horticulture urbaine et péri-urbaine en Afrique, c’est-à-dire les jardins potagers de l’habitation, de l’école, de la communauté et du marché, qui produisent fruits et légumes dans et autour des villes.

Le rapport s’appuie sur des enquêtes et des études de cas réalisées dans 31 pays à travers le continent africain, et formule des recommandations sur la façon dont les villes peuvent mieux se préparer à faire face à la demande sans cesse croissante de produits alimentaires et d’autres commodités de base.

De nombreux pays africains ont enregistré une croissance économique forte et soutenue au cours de la dernière décennie, d’où une urbanisation continue et l’espoir d’une nouvelle ère de prospérité partagée. Mais de plus en plus, les zones urbaines attirent aussi des gens à la recherche d’un moyen pour sortir de la pauvreté rurale et améliorer tant soit peu leurs conditions de vie.

En Afrique, plus de la moitié des citadins vivent dans des bidonvilles, jusqu’à 200 millions de personnes survivent avec moins de 2 dollars par jour, et les enfants pauvres des villes sont autant que les enfants ruraux pauvres susceptibles d’être atteints de malnutrition chronique.

«Le défi de la réalisation d’un monde ‘Faim zéro’, dans lequel tout le monde serait bien nourri et tous les systèmes alimentaires, résilients, est aussi urgent dans les villes africaines que dans les zones rurales», indique dans la préface de l’ouvrage M. Modibo Traoré, Sous-directeur général de la FAO responsable du Département de l’agriculture et de la protection du consommateur.

«Les décideurs africains doivent agir maintenant pour guider l’urbanisation de son niveau actuel non durable vers des villes saines et ‘plus vertes’ capables d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, un travail décent et des revenus, ainsi qu’un environnement sain pour tous les citoyens», lit-on dans la préface.

L’ouvrage a été publié en vue de la sixième session du Forum urbain mondial à Naples, Italie (1-7 septembre 2012). Ce Forum a été créé par les Nations Unies pour examiner l’un des problèmes les plus pressants auxquels le monde est confronté aujourd’hui: l’urbanisation rapide et son impact sur les communautés, les villes, les économies, le changement climatique et les politiques.

Vers la fin de la décennie, 24 des 30 villes à croissance la plus rapide seront africaines. La publication cite des enquêtes montrant qu’entre 2010 et 2030, la population urbaine de l’Afrique subsaharienne devrait doubler, passant de 300 à 600 millions.

Des jardins maraîchers durables

Une préoccupation particulière est consacrée dans l’ouvrage à l’avenir du maraîchage, la production commerciale irriguée de fruits et légumes dans certaines zones urbaines déterminées ou d’autres parties de l’environnement urbain.

Le maraîchage est la source la plus importante de production locale de produits frais dans 10 pays africains sur 27, et la deuxième source dans six autres pays. Mais le maraîchage a grandi avec peu de reconnaissance, de réglementation ou de soutien de la part des autorités officielles. Dans certaines villes, il devient insoutenable, car pour maximiser les rendements, les maraîchers utilisent à outrance pesticides et eau polluée.

La publication exhorte les gouvernements nationaux et les administrations urbaines à collaborer avec les producteurs, les transformateurs, les fournisseurs, les vendeurs et autres pour offrir au maraîchage et à l’agriculture urbaine et péri-urbaine l’appui politique, logistique et pédagogique nécessaires au développement durable.

Parmi les recommandations spécifiques, les décideurs sont invités à délimiter et à protéger les terres et l’eau pour les jardins maraîchers, et à encourager les producteurs à adopter le modèle agricole de la FAO « Produire plus avec moins ». Ce modèle vise à l’augmentation des rendements tout en préservant et en renforçant les ressources naturelles. Il consiste notamment à appliquer la bonne quantité d’intrants externes appropriés (pesticides, engrais et semences) au bon moment.

La FAO et l’horticulture urbaine

Le Programme de la FAO pour l’horticulture urbaine et péri-urbaine aide les villes à assurer, tout au long de l’année et à un coût abordable, un approvisionnement constant de produits frais qui répondent aux besoins nutritionnels des populations. Ce faisant, il promeut la culture maraîchère en général dans un rayon de 30 kilomètres du centre-ville.

La FAO appuie également les mesures aidant les ménages à faible revenu en milieu urbain à ‘cultiver en propre’ en vue d’améliorer la qualité de leur alimentation, d’économiser de l’argent pour couvrir d’autres besoins, et de tirer des revenus de la vente des excédents de leur production.

Auteur de l’article : Agence-Presse

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