L’ONU alarmée par les tueries dans le territoire de Masisi en RD Congo

GENEVE, Suisse, 29 août 2012/African Press Organization (APO)/ — Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Roger Meece, a exprimé sa profonde préoccupation aujourd’hui suite aux rapports de nouveaux massacres de civils dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, au début du mois d’août – les derniers d’une série d’attaques violentes commises par des groupes armés ciblant systématiquement la population civile.

« La détérioration de la situation sécuritaire générale dans le Nord-Kivu suite à la mutinerie du M23 et aux attaques impitoyables contre les civils qui y sont liées est extrêmement alarmante, » a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG) Meece.

Suite à quatre missions effectuées dans cette zone affectée et difficile d’accès et aux dizaines d’entretiens avec des victimes et des témoins, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC (BCNUDH) a documenté plus de 45 attaques d’environ 30 villes et villages depuis mai dans les groupements Ufamandu I et II, territoire de Masisi. Certaines de ces attaques auraient été menées par le groupe armé Raïa Mutomboki et d’autres par les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), parfois en coalition avec le groupe armé Nyatura. Le bilan fait état de violations graves des droits de l’homme, dont des massacres de civils et des destructions et pillages d’habitations et de biens, ainsi que le déplacement massif de milliers de civils.

« Des allégations portant sur plusieurs centaines de morts sont toujours en train d’être vérifiées, » a déclaré la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay. « Néanmoins, des rapports préliminaires suggèrent qu’un nombre important de personnes – pour la plupart des femmes et des enfants – auraient été massacrés. La brutalité même de ces tueries dépasse l’entendement. Dans certains cas, les attaques contre des civils pourraient constituer des crimes contre l’humanité. »

Les attaques de villages par les Raïa Mutomboki et les FDLR ont eu lieu suite à l’augmentation de vides sécuritaires exacerbés par les désertions de l’armée en avril, suivies de la création du nouveau groupe armé M23 et du redéploiement de certaines unités de l’armée congolaise (FARDC) pour contenir ce dernier. De nombreux groupes armés ont profité de cette situation pour agrandir leur zone d’influence, souvent en menant dans le même temps des attaques brutales contre les civils.

Affirmant protéger les populations locales contre les FDLR majoritairement Hutu, les Raïa Mutomboki visent des civils de l’ethnie Hutu qu’ils considèrent comme des étrangers et des alliés du FDLR. En retour, les FDLR exercent des représailles contre les populations civiles, qu’ils croient être associés avec les Raïa Mutomboki.

En faisant le point sur la situation, la Haut-Commissaire a appelé tous les groupes armés à cesser immédiatement les attaques contre les civils et a noté les conséquences possibles pour les personnes responsables de telles attaques, se référant à la récente condamnation par la Cour pénale internationale de l’ex-chef rebelle Thomas Lubanga. Le RSSG Meece a noté avec une profonde préoccupation le fait que la mutinerie du M23 ait nécessité que les FARDC et la MONUSCO transfèrent des ressources hors de certaines zones, tout en soulignant les récentes activités menées par la MONUSCO pour la protection des civils dans les zones les plus affectées par les Raïa Mutomboki et les FDLR. De plus, le RSSG s’est déclaré encouragé par un engagement récent des autorités congolaises à déployer des troupes dans ces zones et a réitéré la priorité que la MONUSCO accorde à la protection des civils.

Auteur de l’article : Agence-Presse

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.