Les journalistes sont de gauche, vraiment ?

C’est le 6 février dernier que le député et ancien porte-parole des Républicains, Guillaume Peltier, soulignait sur RMC, que 96 % des journalistes avaient voté à gauche en 2012.

L’étude en question avait été retrouvée par Le Monde, et il s’agissait, en réalité, d’une consultation menée sur Twitter par l’institut Harris Interactive. Autre problème, cette consultation aura eu 105 réponses, et François Hollande atteignait 31 % des intentions de vote ; l’addition des candidats gauche grimpait à 52 %, loin des 96 % qui étaient cités.

Mais alors, les journalistes sont-ils tous de gauche ? Éléments de réponse grâce à Patrick Eveno, historien des médias. Outre cette question, c’est un paradoxe qu’il faut souligner. En étant d’extrême-gauche, il y a l’impression que les journalistes sont vendus au grand capital. Et en étant d’extrême-droite, l’impression est que les journalistes sont vendus à l’État. De la même façon, le parti des médias n’existe pas. Cependant, les journalistes peuvent être qualifiés de gauche, puisqu’ils veulent toujours trouver un moyen de défendre « le pauvre, le faible, la veuve et l’orphelin ».

Éditorialistes, industriels et État

Là aussi, les éditorialistes peuvent ternir l’image que donne la profession. Mais, même si ces derniers prennent position, ce n’est pas le cas des journalistes, qui seront toujours neutres. Autre point, les industriels qui possèdent des médias. Ont-ils un contrôle sur la ligne éditoriale ? Là encore, certains journalistes appartiennent à des milliardaires, oui, mais ce n’est pas pour autant qu’ils obéissent à ces derniers. Jérôme Lefilliâtre, journaliste dans Libération en est un parfait exemple. Enfin, il faut encore savoir que l’État ne peut pas vraiment intervenir dans la ligne éditoriale des médias publics. Ces médias sont notamment contrôlés par le CSA.

Auteur de l’article : Chris