Impossible de manger des huîtres dans 5 ans, vrai ou faux ?

Une question se pose beaucoup actuellement ; sera-t-il encore possible de manger des huîtres dans 5 ans ?

En effet, lors de la Journée Internationale de la conchyliculture, les professionnels ont clairement fait savoir que l’huître est en danger. Un tiers du volume de la production Française est perdu.

Deux facteurs sont en cause dans cette perte de volume. Les dérèglements climatiques et l’Ostreid Herspesvirus, qui est l’herpès de l’huître. Cette dernière se veut d’ailleurs virulente, et peut détruire jusqu’à 80 % des huîtres de moins d’un an. Cependant, Fabrice Permet, chercheur à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, souligne que «le réchauffement de la mer n’est pas un problème en soi pour l’huître. Celle-ci se développe très bien dans une eau dont la température va jusqu’à 30 degrés. Plus l’eau se réchauffe, plus l’huître se développe rapidement. C’est pourquoi on peut se réjouir de voir l’ostréiculture se développer dans le nord de la France». Néanmoins, le chercheur insiste sur les phénomènes accompagnant le réchauffement. Notamment l’herpès, qui se développe dans une eau à une température de 16 à 24 degrés.

Acidification de l’eau et quelles solutions exploiter

Autre problème de taille, l’acidification de l’eau. Celle-ci est provoquée par le CO2 qui se dissout dans l’eau. Dès lors, les huîtres ont du mal à constituer leur coquille, suite à un manque de mercure. Difficile également de trouver des solutions pour venir à bout de la maladie. Dans les années 1970, une technique simple avait été employée pour endiguer une épidémie. Importer une variété d’huître différente. Impossible cette fois-ci. Toutes les variétés d’huîtres sont touchées à travers le monde. La solution trouvée est donc de surproduire les huîtres. Fabrice Permet évoquait alors que «Cette solution a permis de maintenir les volumes de production de l’ostréiculture française, mais ce n’est pas une solution pour le long terme. L’ostréiculture a toujours réussi à s’adapter aux contraintes de la mer, elle doit encore une fois changer ses pratiques de production».

Auteur de l’article : Chris